« Peu de gens savent où peut bien se trouver Aïvali. Après la guerre qui ravagea l’Anatolie, la petite lumière qui luisait en face de Mytilène s’éteignit. À la vérité, c’était une sorte de monde caché, fermé par un détroit, qui semblait protégé à l’extérieur par une foule de petites îles, des îlots pour la plupart. On les appelait en grec ancien l’Hécatonèse, c’est-à-dire les îles d’Hécatos (autrement dit Apollon).
Ou peut-être les îles d’Hécate, c’est-à-dire de la Lune. L’endroit est une presqu’île en forme de faucille, qui prolonge le continent anatolien en tournant vers le nord. »
Natif d’Aïvali, Fotis Kontoglou a multiplié les voyages mais n’a cessé de penser et de revenir à sa patrie d’origine. Dans ce dernier ouvrage, paru en 1962, il livre une évocation nostalgique et pittoresque de sa ville natale, longtemps phare économique portuaire et culturel de la Grèce, avant qu’elle ne devienne turque en 1923.